Les secteurs du marketing et du SEO sont loin d’être les plus vertueux en ce qui concerne l’environnement. Dans une certaine mesure, ils rassemblent de nombreux stratagèmes qui poussent à la consommation dans une économie encore largement carbonée. Cependant, lorsque l’on s’attarde sur l’empreinte carbone du web, les optimisations SEO peuvent avoir un impact positif. Elles peuvent en effet réduire les émissions de gaz à effet de serre associés à votre site web. Voyons ensemble.
Sommaire
Autant de gaz à effet de serre que le secteur aérien
Les secteurs du numérique et du web étant encore loin d’être soutenables, il reste encore beaucoup à faire. D’autant plus que ces secteurs prospèrent dans un contexte à la numérisation croissante. Internet compte aujourd’hui plus de 4.5 milliards d’utilisateurs actifs et le trafic a été multiplié par trois depuis 2015. Pour l’anecdote, environ 3 millions de recherches Google ont été effectuées depuis que vous lisez cet article.
L’utilisation et la dépendance à internet ont fortement augmenté depuis la crise sanitaire en 2020 : télétravail, développement du e-commerce, plus grande consommation des services de streaming, etc. Chacune de ces activités en ligne porte un coût environnemental invisible pour l’utilisateur. Un coût qui est loin d’être négligeable. De fait, le numérique génère autant de gaz à effet de serre que le secteur aérien et représente environ 4% des émissions de gaz à effet de serre au niveau global selon les études.
Une grande partie de ces émissions provient des serveurs (data centers) et des réseaux, mais également de tous les terminaux numériques qui nous entourent (téléphone, ordinateurs, etc.). La multiplication des contenus en ligne et le volume croissant des données peuvent compromettre la soutenabilité du numérique. Mais il y a des choses que nous pouvons faire pour nous assurer que notre site web n’aggrave pas le problème. Certaines d’entre elles correspondent à des optimisations SEO que vous pouvez rapidement mettre en place. Mais avant de réduire l’empreinte carbone de votre site Web, il faut d’abord comprendre d’où proviennent ses émissions de CO2.
Optimiser des milliards de giga bits chaque jour
Chaque seconde, c’est environ 150 000 gigas bits (GB) qui sont transférés sur le Web. Quel est l’impact de Google ? Qu’en est-il de votre site web ?
La consommation énergétique d’une recherche Google
Chaque jour, comme des milliards de personnes, vous utilisez Google pour trouver des informations. Mais vous êtes-vous déjà demandé combien d’énergie consomme une seule de vos recherches Google ?
Les chiffres varient selon les sources et tendent à diminuer au fil du temps, notamment avec les innovations. Selon des études récentes, une recherche Google moyenne nécessite environ 0,0003 kWh d’énergie pour être effectuée. Ce chiffre peut sembler dérisoire, mais il est loin d’être négligeable si l’on considère que plus de 3,5 milliards de recherches Google sont effectuées chaque jour !
Il est intéressant de noter que la majeure partie de l’énergie utilisée pour une recherche Google provient des appareils que nous utilisons pour accéder à l’internet, et non des serveurs qui alimentent Google. Ainsi, si vous cherchez à réduire votre consommation d’énergie, un moyen simple consiste à utiliser des appareils plus économes en énergie. Un autre moyen consiste à limiter votre utilisation de Google (et des autres moteurs de recherche).
La consommation énergétique de votre site Web
Lorsque vous visitez un site web pour la première fois, votre navigateur envoie une requête au serveur qui héberge le site. Le serveur répond alors en renvoyant les données qui composent le site, que votre navigateur rend ensuite sous forme de page web. Le transfert des données correspond à une certaine consommation énergétique qui elle-même correspond à une certaine quantité de CO2. Ce processus se produit chaque fois que vous chargez une nouvelle page. Plus cette page contient d’informations (images, vidéos, etc.), plus elle requiert un volume important de données.
La bonne nouvelle, c’est qu’une page excessivement lourde aura du mal à se positionner sur Google. C’est en premier lieu dans l’intérêt du moteur de recherche californien, dont les serveurs consomment beaucoup d’énergie. C’est pourquoi le temps de chargement est aussi devenu un facteur important pour le référencement.
Ainsi, certaines des optimisations SEO vous encouragent à réduire le poids de votre site web. La mise en œuvre de ces optimisations techniques contribue ainsi à minimiser la quantité de données nécessaires pour chaque page. Ces optimisations peuvent alors conjointement améliorer votre référencement naturel et réduire l’impact environnemental de votre site web.
Les optimisations SEO pour réduire l’impact carbone de votre site internet
Une stratégie de référencement naturel efficace va bien au-delà de l’optimisation des mots clés et de la création de liens (backlinks). Il s’agit avant tout d’optimiser chaque aspect de votre site web. Il doit être non seulement parfaitement accessible par les utilisateurs, qu’il suscite confiance et fiabilité et vous démarque de vos concurrents. Tout cela de façon éthique, durable et responsable. Et si l’on peut contribuer à réduire les émissions de CO2 pour le climat, on contribue aussi socialement. À la fois pour la société, mais aussi pour l’environnement et le vivant.
Des pages qui répondent parfaitement aux requêtes ciblées
Lorsqu’un utilisateur arrive sur votre site web, il a une demande ou une intention spécifique en tête. Si votre page y répond parfaitement, alors elle réduira fortement l’impact environnemental de sa recherche. L’utilisateur n’aura pas besoin de faire une autre requête ou de visiter un autre site Web, ce qui lui fera gagner du temps… et réduira sa consommation d’énergie ! Non seulement cela est bénéfique pour l’environnement, mais cela améliore également l’expérience de l’utilisateur sur votre site. En effet, il sera plus susceptible de revenir si votre site traite ses demandes rapidement et efficacement.
De plus, une bonne expérience utilisateur permet d’éviter les frustrations et le « revenge browsing », c’est-à-dire le phénomène où un utilisateur navigue (voir achète) sans but parce qu’il n’a pas trouvé ce qu’il cherchait. Il est donc important de concevoir vos pages en tenant compte de l’intention utilisateur. À la fois pour améliorer votre référencement naturel, mais également soutenir la santé des utilisateurs et l’environnement !
Optimiser votre site pour réduire sa consommation énergétique
Une bonne stratégie SEO et un audit technique de qualité vous aideront à identifier les leviers qui permettront à la fois une meilleure expérience utilisateur, une réduction de la consommation d’énergie associée aux visites de votre site web et, bien sûr, un meilleur référencement sur les moteurs de recherche. Certains de ces principaux leviers correspondent aux optimisations SEO suivantes :
- Améliorer la vitesse de chargement des pages
- Supprimer les redirections inutiles et les liens brisés
- Optimiser la navigation avec un fil d’Ariane
- Désindexer les pages non pertinentes
- Proposer un contenu qualitatif et minimiser le bounce rate
- Réduire le nombre et la taille des ressources à charger (e.g. Javascript)
- Optimiser les images (compression, vectorisation, format WebP, etc.)
- Implémenter une solution de cache
Lorsqu’elles sont mises en œuvre correctement, ces différentes mesures peuvent avoir un impact significatif, tant sur l’efficacité énergétique de votre site web que sur son référencement. En plus d’être bénéfique pour l’environnement, un site Web plus économe en ressources pourrait à terme réduire vos coûts d’hébergement. Et bien sûr, un meilleur positionnement dans les moteurs de recherche entraînera une augmentation du trafic et des clients potentiels.
En résumé, un site web plus performant avec des optimisations SEO bénéficiera d’un meilleur référencement, aura un impact carbone moins important (et réduira également celui de ses utilisateurs), favorisera un meilleur taux de conversion (contenu de meilleure qualité) et impactera positivement vos campagnes payantes en réduisant le CPC.
Les optimisations SEO renforcent la RSE de votre entreprise
Certaines actions SEO peuvent ainsi constituer de véritables leviers vertueux à la fois pour votre activité, pour l’expérience de l’utilisateur et pour réduire les dégradations environnementales. De plus, la réduction des émissions de gaz à effet de serre de votre site web peut renforcer votre image auprès d’utilisateurs de plus en plus soucieux des enjeux environnementaux. Cela vous prépare également à d’éventuelles normes environnementales et renforce votre responsabilité sociale d’entreprise (RSE).
Vous pouvez par exemple promouvoir ces efforts en utilisant le badge proposé par Websitecarbon.com. Ce dernier mesure et affiche les émissions pour chacune de vos pages web. Il s’ajoute facilement à l’aide d’un (petit) script que vous pouvez ajouter sur votre site, par exemple dans le footer. Voici à quoi ressemble ce fameux badge.
Astralrank soutient l’éco-conception et l’éthique sur le web
Ancien doctorant en économie de l’énergie et de l’environnement, je souhaite aussi partager avec Astralrank une conscience environnementale et une éthique de conviction.
Le site web utilise le template Astra, qui se veut léger et peu gourmand en ressources. Le contenu proposé sur site minimise l’utilisation de plugins. Toutes les images sont compressées (au format .webp) ou vectorisées. Le site ne propose pas l’envoi par mail de newsletters afin de limiter la pollution digitale. Enfin, réduire l’empreinte carbone associée directement ou indirectement à Astralrank au fil des missions effectuées est un objectif central. On vient de le voir, cela passe notamment par la mise en place de bonnes pratiques SEO.
Conclusion
Et vous, que pensez-vous faire pour rendre votre site Web plus performant et plus respectueux de l’environnement ? La bonne nouvelle est qu’un consultant en référencement éthique peut accompagner vos webmasters à réduire son empreinte carbone. L’une des façons les plus simples pour commencer à faire la différence est de commander un audit technique pour votre site. Cela permettra d’identifier les domaines dans lesquels vous pourriez apporter des améliorations en termes d’efficacité énergétique, et bien sûr de référencement.
Nous avons vu que les deux allaient finalement de pair.
Pour aller plus loin
Afin d’explorer les impacts du numérique et les réduire, vous pouvez consulter le petit guide pratique de l’ADEME publié en 2019. Vous pouvez également vous procurer l’ouvrage « Ecoconception web : les 115 bonnes pratiques : Doper son site et réduire son empreinte écologique » de Frédéric Bordage qui traite en profondeur de ces questions.